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Les cultures de chez nous : une histoire à succès

Au cœur du Québec, dans le beau village de Sainte-Brigitte-des-Saults situé à 24 kilomètres de Drummondville, Michelle Rajotte et Louis-Marie Jutras dirigent depuis plus de 26 ans Les Cultures de chez nous. L’entreprise familiale qui affiche un chiffre d’affaires annuel de 3 millions est aujourd’hui devenu le plus grand producteur de poireaux au Québec.

Le grand retour

Interpellés par l’attrait de la nature et le désir d’élever une famille à la campagne, rien ne prédestinait pourtant Michelle Rajotte et son époux Louis-Marie Jutras à devenir entrepreneurs lorsqu’ils firent leur retour à la terre en 1978. Respectivement secrétaire et cartographe, les agriculteurs de fin de semaine, engagés dans la production d’ail et d’asperges, fondent pourtant trois ans plus tard Les Cultures de chez nous et se porte du même coup acquéreur de nouvelles terres pour cultiver leur passion.

Aujourd’hui, l’entreprise produit et commercialise poireaux, asperges, fraises, framboises, soya, maïs, céréales et ajoutera cette année la culture de bleuets à sa production. Les Cultures de chez nous exploite 600 acres de terre et compte une vingtaine d’employés à temps plein, auxquels se greffent une trentaine d’employés supplémentaires dans les temps forts de la belle saison.

Innovation et mise en marché

Les Cultures de chez nous est un chef de file québécois dans la culture et la commercialisation du poireau. L’entreprise y consacre 85 acres de terre, ce qui représente une production annuelle d’environ trois millions de plants de poireaux. Se spécialisant dans les poireaux tranchés et le poireau européen, la maison importe le légume d’Europe pendant les mois d’hiver pour assurer un approvisionnement continu tout au long de l’année.

Michelle Rajotte estime essentiel pour l’entreprise de poursuivre ses efforts pour promouvoir la consommation du produit. « Nous avons beaucoup investi dans la commercialisation du poireau depuis 2000. Nous essayons d’intégrer un nouvel aliment dans les habitudes alimentaires des Québécois. Notre poireau tranché gagne en popularité parce qu’il permet de bénéficier de la saveur unique du poireau frais sans avoir à le nettoyer et le préparer. » Bien qu’il demeure encore méconnu de plusieurs, le poireau taille lentement mais sûrement sa place, notamment dans les recettes de nos plus grands chefs et les différentes recettes qui paraissent dans les magazines.

Une entreprise de pointe

L’entreprise a choisi de conserver le contrôle sur l’ensemble de la chaîne de production en optant pour une gestion intégrée, du champ à la commercialisation. Les Cultures de chez nous dispose ainsi maintenant d’une infrastructure complète pour la préparation, l’ensachage et l’emballage de ses produits. Elle a notamment acquis une expertise dans l’emballage d’asperges, une première au Québec ! Grâce au regroupement de12 producteurs québécois, Les Cultures de chez nous emballera et commercialisera 350 000 livres d’asperges, et ce, au cours de l’année seulement ! 80 % de cette production sera d’ailleurs emballée ce printemps. L’emballage permet non seulement une meilleure conservation des asperges mais également une meilleure salubrité et identification du produit.

Elle compte également sur une équipe de collaborateurs expérimentés pour le développement de ses outils et stratégies de communication.

Une agriculture durable

Consciente de l’importance de préserver l’intégrité des sols et de contribuer à la sauvegarde de l’environnement Michelle Rajotte favorise une approche globale pour réduire l’utilisation de produits chimiques : « Nous avons opté pour la lutte intégrée, une méthode qui respecte l’environnement et l’équilibre des sols. Nous minimisons l’emploi des engrais et des insecticides. Nous privilégions également l’épandage de compost provenant de résidus de cultures et de fumier ce qui confère à nos terres leur très grande richesse en matières organiques. » Elle précise que la gestion responsable de la terre permet non seulement d’augmenter la qualité des produits mais aussi de garantir une agriculture durable pour les générations à venir.

Défis et motivation

Desservant principalement les chaînes alimentaires, les hôtels, la restauration et les transformateurs qui font du prêt-à-manger, Les Cultures de chez nous est actuellement courtisée par d’autres marchés. La femme d’affaires et porte-parole de l’entreprise précise que des pourparlers sont présentement en cours et pourraient éventuellement déboucher sur des ententes notamment avec le marché de l’Atlantique canadien et celui de la Californie.

Les raisons du succès de l’entreprise? C’est d’abord la passion de l’agriculture et le goût de relever de nouveaux défis, de préciser Louis-Marie Jutras. « Nous aimons tous les deux faire avancer les choses et nous carburons aux défis. Nous avons la chance d’évoluer dans un environnement qu’on a choisi et surtout de vivre tous les jours notre passion pour l’agriculture. »

Malgré le bon positionnement que prend actuellement le poireau dans le marché, l’entreprise compte poursuivre ses efforts de commercialisation afin de bien faire connaître le produit auprès des consommateurs. « Il reste encore beaucoup à faire pour que nos produits atteignent leur pleine notoriété. C’est un objectif que nous comptons atteindre d’ici quelques années, lentement, mais sûrement », souligne M. Jutras.

L’héritage

Heureux de la progression constante que connaît leur entreprise, le couple peut également compter sur ses trois enfants pour prendre la relève des opérations et en assurer la pérennité. L’aînée Valérie, 25 ans, est déjà associée de l’entreprise, alors qu’Alexis et Antoine tous deux étudiants en agriculture s’apprêtent également à occuper des fonctions au sein de l’équipe. « Nous sommes heureux de transférer nos connaissances et notre expérience à nos enfants. Cela constitue le plus beau des héritages.»

Les cultures de chez nous… | Mangez Québec - De chez nous à chez vous.