L’automne dans notre assiette

Le changement de saison vient toujours avec un petit je-ne-sais-quoi d’un peu inexplicable. Tout est différent et tout est pareil en même temps. L’automne vient d’arriver un peu s’en avertir. Oui, on le sait que c’est le 21 septembre, mais quand même. Un matin on se lève et il fait froid. Certains portent encore des shorts alors que d’autres osent sortir avec des gants. C’est un peu n’importe quoi.

Je ne vous apprends rien, l’un des nombreux plaisirs de l’automne, ce sont les couleurs chaudes et réconfortantes de la saison. Oui dans les arbres, mais aussi dans notre assiette : les carottes croquantes, les courgettes juteuses, leurs cousines les courges amusantes et les citrouilles orangées. C’est beau, c’est vif et c’est la vie.

Mon plus grand plaisir est de faire du sport à l’air frais. Aller à la montagne, courir, faire du vélo, organiser une randonnée avec des amis ou faire un dernier pique-nique extérieur bien emmitouflé. Contrairement à l’été où la sueur est au rendez-vous, il faut commencer à s’habiller en pelures d’oignon pour se sentir bien au chaud. Pour les sportifs qui ne tolèrent pas les grandes chaleurs, la température fraîche de l’automne est le paradis pour pratiquer des activités extérieures. Y a-t-il un plaisir plus grand qu’une bonne soupe aux légumes réconfortante après avoir ramassé les feuilles ?

Peut-être préférez-vous opter pour des muffins santé aux carottes au lever ? Avec un bon café et une portion de fruits frais, c’est tellement réconfortant.

Avec les années, j’ai constaté que les Québécois aiment le pain aux courgettes. Malheureusement, les recettes offertes sont souvent très riches en sucre raffiné ajouté. Afin de prendre soin de vous tout en vous régalant, l’option de sucrer à la purée de dattes est une succulente solution qui fait une grande différence. Ce qui est important, c’est de penser à bien essorer les courgettes une fois qu’on les a râpées. Pourquoi ? Parce qu’elles contiennent énormément d’eau. Si vous prenez une tasse de courgettes râpées et que vous les pressez dans votre main, vous serez surpris de la quantité d’eau qui en sortira. À chaque fois, ça m’épate.

Avec le temps, j’ai appris que pour éviter de « mouiller » notre recette de type dessert ou pâtisserie saine et gourmande, mieux vaut les essorer. Les carottes, les courgettes et les différentes courges sont les principales intéressées ici. Pas besoin de petite machine ou de gadget de cuisine, nos mains et notre force suffisent. D’ailleurs, j’adore mordre dans un pain aux courgettes ou aux betteraves et carottes après une séance de sport.

On ne peut parler de l’automne sans mentionner tout le potentiel presque olympique de notre chère citrouille. Reine de la fête de l’Halloween, je trouve qu’on ne la cuisine pas assez. Je considère qu’on la boude un peu trop.

La citrouille, c’est bien plus qu’une simple lanterne déguisée en bonhomme sourire. À minuit, elle se transforme trop souvent en cadavre végétal dans nos rues. La citrouille est presque magique. Savez-vous que sa chair est peu calorique ? Qu’elle est délicieuse coupée en cubes et grillée avec de l’huile, du sel et du poivre ? Qu’on peut l’utiliser pour faire du pouding léger au chocolat, de la tarte onctueuse, des gâteaux épicés, des salades, de la farce pour pâtes, de la purée, du cari, des mijotés et plus encore ? Pourquoi est-ce qu’un légume aussi amusant est si méconnu dans la cuisine québécoise ? Pourquoi les gens achètent-ils, mais ne les cuisinent pas ?

Cet automne, je vous mets au défi de continuer à bouger bien habiller, d’ajouter des légumes dans votre assiette et d’essayer au moins une nouvelle recette à la citrouille. À mon avis, vous allez tomber… sous son charme.

Crédit photo: Audrey McMahnon