Retour aux Articles

Marvini, les fines herbes de chez nous : la provence à saint-mat

En 1981, Gérard Trudeau, son épouse Françoise et leurs deux fils Martin et Vincent commencent la production de fines herbes dans la ferme familiale à Saint-Mathieu-de-Belœil. L’entreprise Les Fines Herbes de Chez Nous Inc. est née, résultat de nombreux voyages effectués en Italie, en Belgique et en France. En effet, au cours des années 1970, M. Trudeau, jeune comptable agréé, alors président de la Société d’exportation de bovins laitiers, a la chance de visiter à plusieurs reprises Gênes en Italie, royaume du basilic, ainsi que La Provence et Milly-la-Forêt en France.

La terre paternelle

Stimulé par un puissant coup de foudre pour les fines herbes, M. Trudeau achète la terre de son père, au cours de l’été 1976, dans le but de la convertir pour la production d’herbes aromatiques. Au début de 1980, il étudie donc les techniques de production au prestigieux Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques (ITEIPMAI).

Afin de pouvoir y concentrer toutes ses énergies, il met fin à sa carrière à la haute direction de la fonction publique et devient le tout premier producteur commercial d’herbes aromatiques en Amérique du Nord.

Pendant les premières années, il travaille avec acharnement à sensibiliser es médias à l’importance des fines herbes. Il établit des contacts avec les représentants de supermarchés, de fruiteries ainsi que de restaurants et, peu à peu, ses produits sont reconnus.

Un succès instantané

Les Fines Herbes de Chez Nous Inc. connaît un tel succès que l’offre saisonnière des quelques premières années ne répond plus à la demande: en 1983, les supermarchés québécois exigent des fines herbes en magasin durant toute l’année.

Fort de l’enseignement reçu des producteurs génois et de l’ITEIPMAI qui veut que, pour obtenir une saveur optimale et la fixation des huiles essentielles aux feuilles, les fines herbes doivent nécessairement pousser en terre et bénéficier d’un puissant ensoleillement et d’une grande quantité de chaleur, M. Trudeau se tourne vers la République Dominicaine. Comme ce pays bénéficie de conditions climatiques parfaitement adaptées à ce type de culture, l’entreprise y acquiert trois grands sites et y entreprend sa production hivernale.

Un peu d’histoire

La culture des herbes aromatiques nous reporte des siècles en arrière, à l’époque où les peuples égyptiens et méditerranéens les utilisaient pour cuisiner ou pour rendre grâce aux dieux. «On utilisait le basilic dans les maisons comme porte-bonheur, nous informe M. Trudeau, et je me suis laissé dire que certaines femmes attiraient même les hommes à la maison grâce à son délicieux arôme.»

De nos jours, nous parfumons nos meilleurs plats avec ces plantes si précieuses, nous avons développé l’aromathérapie et, de plus, nous en avons découvert les vertus médicinales. Il s’agit d’un retour vers le passé, une redécouverte des connaissances des temps anciens qui avaient rendu de nombreux services
à ces générations passées.

Une culture écologique

Toutefois, la culture des herbes nécessite un travail manuel important, qu’il s’agisse des semis en caissettes, du bouturage, de la transplantation en champ et de la cueillette. Même le désherbage est fait à la main, car l’entreprise ne fait pas usage d’herbicides. «Nous évitons l’utilisation de pesticides en nous préoccupant de maintenir les plants en excellente santé grâce à une fertilisation appropriée et un dosage équilibré. De cette façon, la plante se protège elle-même des insectes». Il s’agit donc d’une culture très écologique et très délicate qui requiert beaucoup de main-d’œuvre. Offrir ces herbes aromatiques à un prix très abordable tient de la prouesse administrative.

Pour cela, toute la famille s’implique. Françoise à l’administration, Vincent et Martin à la production et au marketing. Gérard, de son côté, fait la navette entre les différents sites de production afin de faire le suivi des opérations. Pour une meilleure visibilité sur les marchés américain et européen, on modifie le nom original Les Fines Herbes de Chez Nous Inc. qui devient Marvini, un acronyme formé des prénoms des fils Martin et Vincent, le «i» final est mis pour international.

Marvini

Au Québec, Marvini cultive 8 360 mètres carrés (90 000 pieds carrés) en serre et 60 hectars (150 acres) de champs. Elle compte plus de 50 employés permanents et une trentaine d’employés mexicains saisonniers. En République Dominicaine, Marvini est propriétaire de 55 740 mètres carrés (600 000 pieds carrés) en serre et de 60 hectars (150 acres) de champs. 150 employés dont 3 agronomes y composent le personnel.

Pour Marvini, la traçabilité du produit est très importante et chaque petit lot de production est identifié, permettant ainsi aux agronomes de connaître très rapidement le traitement accordé à chacun.

Le processus d’acheminement des produits de la République Dominicaine au centre d’emballage du Québec est efficace et très rapide. À titre d’exemple, on cueille les herbes tôt le matin et, pour un maximum de fraîcheur, cinq minutes plus tard, elles sont refroidies en accéléré, emballées à basse température, puis placées dans des camions réfrigérés et acheminées rapidement à l’aéroport. Dès le lendemain matin, elles sont dans les entrepôts de Belœil, toujours en conservant la chaîne de froid.

L’entreprise mise sur la recherche et continue de perfectionner la mécanisation de son processus d’emballage, de façon à répondre rapidement aux besoins de plus en plus pressants de sa clientèle. Ces dernières années, elle fait face à une rude concurrence venant d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale et du Mexique. Le défi est grand, et Marvini met tout en œuvre pour affronter la baisse des prix et la volatilité des marchés engendrées par la consolidation de nombreux réseaux de distribution.

Des pionniers

« Chez Marvini, nous confie Gérard Trudeau, nous sommes fiers d’être les pionniers nord-américains de la production de fines herbes et de continuer à offrir aux consommateurs une qualité constante tout au long de l’année. Les herbes aromatiques, c’est pour nous une histoire de famille et de passion! »

Marvini, les fines herbes… | Mangez Québec - De chez nous à chez vous.